L’évolution des pratiques de consommation est au cœur des mutations à l’œuvre dans le secteur agro-alimentaire. Circuits courts, AMAP, vente à la ferme, vente en ligne, vente en tournée, jardins solidaires, quels sont ces nouveaux modèles de distribution et qu’apportent-ils de nouveau ?

Dépasser les idées préconçues sur les circuits courts

Comme son nom l’indique, le circuit court se définit par un nombre restreint d’intermédiaire (un seul) entre le producteur et le consommateur. Dans l’esprit du consommateur, cela signifie que la part qui ira directement dans la poche du producteur sera plus importante.

En fait, l’agriculteur supporte aussi davantage de tâches (conditionnement, normes sanitaires, commerce, marketing/communication, vente) et de charges. Ces étapes supplémentaires augmentent largement son temps de travail et représentent une prise de risque pour lui.

Le plus souvent, il est logique que les prix à la vente soient légèrement plus élevés qu’en grande surface. D’autant que dans le circuit agro-alimentaire classique, les grandes surfaces ont passé des années à négocier âprement les prix et à mettre en concurrence les agriculteurs, obligés d’accepter des prix de vente très bas.

L’émergence des circuits courts répond à un double-besoin : la demande croissante de produits de qualité et la réduction de l’empreinte carbone résultant de nos modes d’alimentation. Aujourd’hui, il devient de plus en plus simple d’acheter bio et local, même si cela peut prendre des formes variées.

Pour consommer écologique et solidaire, voici la liste des différentes alternatives classées en fonction de leur degré de contrainte et d’engagement.

La vente sur site

Ce modèle permet aux agriculteurs de s’installer temporairement sur un lieu de forte affluence (gare, route, …) pour vendre leurs produits. La vente sur site est un excellent moyen d’écouler les surplus et de rencontrer des consommateurs sur le chemin du travail ou des vacances.

Pour les consommateurs, justement, c’est un moyen d’accéder à des produits agricoles sans se déplacer (puisqu’ils auraient emprunté cet itinéraire de toute façon).

L’opération « Paniers Fraîcheurs » en est un exemple abouti. Mise en place par la SNCF, elle offre la possibilité de trouver chaque semaine des produits frais et locaux dans une quarantaine de gares du Transilien. Un moyen simple de rencontrer directement les agriculteurs et d’accéder à des produits frais.

La vente en tournée

À date et heure fixes, les agriculteurs se rendent à un point-relais, ou directement chez le consommateur, pour livrer leurs produits. Pour les premiers, c’est l’occasion de créer du lien social à l’échelle d’un quartier, de rencontrer les consommateurs et de leur expliquer comment on été cultivés les fruits et légumes.

Pour la vie de quartier c’est un marqueur commun important puisque tout le monde est livré au même endroit et en même temps.

La vente à la ferme

Dans les zones rurales, on croise souvent des panneaux annonçant une vente de tomates, de pommes, de melons ou de pommes de terre dans une ferme à proximité.

Les prix sont plus bas, les produits sont plus frais et le rapport à la terre est plus réaliste. Il arrive même que l’agriculteur demande au consommateur de cueillir lui-même les fruits et légumes qu’ils achètent.

Le principal écueil de cette option est l’accessibilité, surtout pour les citadins. De même, l’offre peut être limitée et les produits présentés peuvent manquer de diversité.

AMAP et vente collective

L’acronyme AMAP signifie « Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne ». C’est l’exemple même des circuits cours engagés et du soutien aux petites exploitations à l’agriculture biologique.

Avec l’AMAP, un petit groupe de consommateurs signe un contrat avec un producteur local en s’engageant à acheter ses produits pendant une ou deux années. Pour l’agriculteur, c’est la garantie de voir sa production écoulée et ses revenus assurés dans le temps.

La difficulté inhérente à ce modèle est de trouver un groupe de consommateurs motivés dans la durée et un agriculteur qui saura répondre à leurs exigences alimentaires.

Distinctes des AMAP, les ventes collectives correspondent quant à elles au schéma dans lequel des agriculteurs se regroupent pour créer et gérer un magasin qui écoulera leurs produits.

Contrairement à la vente à la ferme, le consommateur aura davantage de choix sur les produits. Le principal écueil c’est la disponibilité des agriculteurs : entre leur exploitation et leur présence sur les marchés, les horaires d’ouverture des ventes collectives manquent logiquement d’amplitude.

Demandez conseil à des professionnels de l’alimentation

L’alimentation constitue un enjeu important, tant pour la santé des consommateurs que pour des raisons environnementales. Bien sûr, on ne change pas ses habitudes alimentaires en quelques jours.

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