La cueillette est-elle vraiment une pratique passée de mode ? Loin des supermarchés, cette pratique reste en fait une façon accessible de trouver des plantes sauvages comestibles, dont les vertus nutritives et médicinales peuvent être nombreuses.

La baisse des apports nutritifs dans les cultures traditionnelles

La baisse en apports nutritifs peut avoir plusieurs facteurs. On note par exemple l’existence de variations de la teneur en nutriments selon les espèces. Par ailleurs, l’être humain a lui-même sélectionné des variétés plus propices aux rendements importants et pas toujours riches en nutriments.

Une pêche cueillie en 2021 contient 26 fois moins de vitamine A qu’une pêche produite en 1950. Pour une pomme, l’écart est encore plus important : la pomme de 1950 contenait 100 fois plus de nutriments que la pomme de 2021.

Une baisse des apports nutritifs par fruit qui touche beaucoup d’autres variétés : bananes, oranges, pommes de terre, etc.

Pour trouver de nouvelles sources d’alimentation plus riches en nutriments, la meilleure alternative reste d’aller cueillir soi-même des plantes sauvages, car la nature offre tout ce dont le corps humain a besoin pour vivre.

Bien sûr, cela implique d’étudier au préalable les plantes qu’on trouve dans la nature. Il vaut mieux éviter de cueillir des plantes toxiques ! On vous l’accorde, c’est un brin plus complexe que d’aller au supermarché.

Heureusement, les plantes considérées comme toxiques pour l’être humain sont identifiables et peu nombreuses. Il suffit de les connaître et de rester attentif.

Les règles de la cueillette

Première chose : la règle d’or c’est de ramasser les plantes sauvages dont vous êtes certain à 200 % de la comestibilité. S’il y a un doute, même faible, passez votre chemin !

Deuxième chose : on ne peut pas cueillir de plantes n’importe où. En fonction de l’endroit, il peut y avoir des risques de pollution, la présence d’engrais de synthèse, de pesticides, de fongicides, voire une pollution des sols aux métaux lourds (zinc, cuivre, plomb, nickel, arsenic, mercure, etc.).

Évitez donc la cueillette à proximité des passages trop fréquentés, des zones d’élevage de bétail, des champs, vignes et vergers conventionnels ou de déjections animales.

Préférez les chemins éloignés des axes passants, voire les forêts, les clairières ou les bosquets. Il est conseillé de cueillir à plus de 50 mètres des voies routières, dans des zones préservées par des lisières d’arbres.

Si vous avez la chance d’avoir un jardin sans problème de pollution antérieur ou sans bordure directe avec une grande route ou un culture agricole polluante, vous avez de bonnes chances de trouver des plantes sauvages directement chez vous !

Dernière chose : assurez-vous que vous le droit d’accéder à la zone de cueillette. Si vous avez repéré une zone de cueillette dans une propriété privée, il suffit parfois de demander aux propriétaires.

Comment éviter les parasites et les maladies ?

Bien souvent, une cuisson d’au moins 5 minutes à 100 degrés est le seul moyen d’éradiquer d’éventuels parasites.

La leptospira est une bactérie qui provoque la leptospirose. Elle est transmise par l’urine des rongeurs et pénètre l’organisme par la peau ou par les muqueuses. Elle peut facilement contaminer les animaux d’élevage (porcs, vaches, chevaux, etc.). Cette maladie a été identifiée partout dans le monde mais elle affiche une prédominance claire dans les régions tropicales.

La douve du foie (fasciola hepatica) est un autre parasite présent dans les élevages de vaches ou de moutons. On le trouve sous forme de larves posées sur les végétaux. Il arrive de le retrouver dans les endroits où ces animaux s’abreuvent.

La toxocarose (chiens et renards) et la toxoplasmose (chats) sont elles aussi éliminées grâce à la cuisson. Même chose pour les deux principaux types d’échinocoques (vers parasitaires).

Si ce descriptif peut faire peur, rassurez-vous, en moyenne vivre avec des animaux domestiques comportent plus de risques de contamination que la consommation de végétaux sauvages. De plus, le système immunitaire humain a également quelques moyens de se défendre tout seul.

Quelles plantes peut-on cueillir ?

Dans la nature, il existe de nombreuses plantes faciles à identifier et qui ont des vertus nutritionnelles intéressantes. En voici quelques unes :

  • L’ortie : l’une des plantes médicinales les plus efficaces ! Tour à tour, elle constitue un excellent diurétique, agit contre les douleurs de l’arthrite, combat le rhume des foins, soulage la prostate en cas d’inflammation, lutte contre l’acné, peut servir en bain de bouche, favorise la stimulation du lait maternel, aide à la repousse des cheveux… Sans compter que l’ortie est une plante riche en vitamines A, B et C, en calcium, en magnésium, en potassium et en phosphore. Les orties se consomment cuites : chauffez les feuilles pour qu’elles perdent leur caractère urticant.
  • Mais aussi : le pissenlit, la bourrache, le pourpier le plantain, la pâquerette, la marguerite, l’égopode, le chénopode bon-Henri, la primevère officinale, l’amarante, le souci, la mauve, etc. Il existe énormément de sites Internet accessibles qui référencent les plantes comestibles ainsi que leurs propriétés.

Demandez conseil à des spécialistes de l’alimentation

L’alimentation constitue un enjeu important, pour la santé des consommateurs comme pour des raisons environnementales.

Les plantes sauvages constituent un domaine où l’information est essentielle pour savoir ce que l’on peut cueillir et faire la différence entre ce qui est comestible (et comment) et ce qui ne l’est pas.

Bien sûr, on ne change pas ses habitudes alimentaires en quelques jours.

Si vous souhaitez évoquer ces questions ou simplement obtenir l’avis d’un professionnel, rendez-vous sur notre plateforme de téléconsultation pour parler avec un nutritionniste. En quelques clics, vous pourrez consulter un nutritionniste ou une diététicienne certifiée.